Dönme

Dönme est un mot turc utilisé pour exprimer une conversion religieuse.



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Dönme (lisez dœnmé - dans la langue ottomane avdetî) est un mot turc utilisé pour exprimer une conversion religieuse.

En Turquie le terme se réfère plus particulièrement à un groupe religieux d'origine juive, mais pratiquant extérieurement l'islam depuis le XVIIe siècle, et toujours existant au début du XXIe siècle. Les termes Selanikli (ceux qui sont de Thessalonique), ou Sabbatéens (du nom de Sabbataï Tsevi, leur inspirateur) sont aussi utilisés. «Les Dönme eux-mêmes préfèrent s'appeler ma'mīnīm (les croyants) [1]».

Origines

Sabbataï Tsevi - Portrait par un témoin oculaire, Smyrne, 1666
Article détaillé : Sabbataï Tsevi.

Sabbataï Tsevi, un Juif d'origine espagnol né à Smyrne (aujourd'hui Izmir, en Turquie) se proclama le messie attendu par les Juifs en 1648, à l'âge de 22 ans. Il s'appuyait sur une interprétation contestée du Zohar (un ouvrage de mystique juive), selon laquelle l'année 1648 devait voir la rédemption du peuple juif.

L'année 1663 est une année de bascule pour l'action de Sabbataï Tsevi. Jusqu'alors leader d'un petit groupe suspect aux yeux des rabbins, il obtint à compter de cette année un retentissement croissant à travers le monde juif.

En 1665, un de ses proches, Nathan de Gaza, annonça que l'année suivante verrait le début de l'ère messianique et que Sabbataï Tsevi ramènerait les dix tribus perdues d'Israël en Eretz Israël (la Terre Promise).

L'exaltation religieuse atteignit son comble dans des masses juives fréquemment misérables, rêvant d'une libération et d'une vie transfigurée. À l'inverse, les autorités rabbiniques restaient le plus souvent réticentes ou hostiles.

En 1665, Sabbataï Tsevi fut reçu comme le messie par les Juifs d'Alep, puis de Smyrne, sa ville natale. Son pouvoir sur les masses juives devenait immense. Il déposa le grand rabbin de Smyrne, Aaron Lapapa, et le remplaça par Hayyim Benveniste. Des rabbins se rallièrent.

Dénoncé aux autorités ottomanes par les responsables de la communauté juive locale comme étant un fauteur de troubles, Sabbataï Tsevi fut arrêté par les autorités ottomanes en 1666. En septembre 1666, craignant certainement pour sa vie, il accepta de se convertir à l'islam sous le nom de Aziz Mehmed Efendi.

Sabbataï Tsevi eut ensuite une attitude ambiguë, justifiant sa conversion par un ordre divin, mais conservant certaines pratiques juives et kabbalistes qui lui vaudront finalement son exil par les autorités ottomanes à Ulcinj, une petite ville albanophone de l'actuel Monténégro, où il meurt seul en 1676

Le choc à l'annonce de la conversion de Tsevi fut immense, et la déception fut à la hauteur de l'espoir indescriptible qu'il avait soulevé. Énormément attendirent quelque temps, pensant à un bref épisode. Mais progressivement, la majorité de ses fidèles abandonnèrent Sabbataï Tsevi.

En Europe, les espoirs nés de la prédication de Sabbataï Tsevi n'avaient pas complètement disparu, et ce sont ces souvenirs qui expliquent la résurgence partielle du mouvement, dans l'Europe Orientale du XVIIIe siècle, sous la conduite d'un nouveau Messie auto-proclamé : Jacob Franck.

En Turquie, certains décidèrent de rester fidèles à Sabbataï Tsevi et le suivirent dans sa conversion. Quoique Tsevi soit le plus souvent présenté comme leur fondateur, et qu'eux-mêmes le considèrent ainsi, il ne semble pas que Tsevi ait joué un rôle direct dans la création du groupe. Ce dernier semble s'être en fait auto-organisé au sein d'anciens partisans de Tsevi. Ce dernier serait ainsi plus leur inspirateur que leur réel fondateur.

Croyances

Pour les Dönme, la conversion de Tsevi a eu une signification religieuse spécifique, plus particulièrement une signification kabbaliste. La Kabbale est une tradition mystique juive qui se présente comme une «loi orale et secrète» complétant la Torah, et où le sens caché ou secret du message de Dieu doit être recherché. Dans cette optique, la pratique volontaire d'un niveau de religiosité plus ou moins secret (la pratique juive sous l'apparence musulmane) a pris un sens mystique. Conséquence de cette religion qui se veut secrète, les Dönme «sont restés entre eux, désormais un secret absolu sur toutes leurs pratiques religieuses et leur comportement général. Notre connaissance des Dönme est par conséquent assez limitée[1]».

Contrairement aux marranes espagnols, dont la religion juive était exclusive, et pour lesquels l'adhésion extérieure à la foi chrétienne était contrainte par la répression, les fondateurs de la secte ont volontairement adopté l'islam, considérant que le double rattachement au judaïsme ainsi qu'à l'islam était un commandement divin.

La religion qu'ils pratiquent a une apparence musulmane extérieure. Ils «suivent ostensiblement les prescriptions de l'islam, y compris le jeûne du Ramadan et prient dans les mosquées[2]». Néanmoins, il existe une strate religieuse, qui n'est dévoilée qu'au sein de la communauté, et où les pratiques juives sont toujours principales, ainsi, «ils circoncissent leurs fils à l'âge de huit jours[1]». Leurs prières étaient dites en hébreu, plus tard en ladino. Ils s'éloignent sur certains points du judaïsme orthodoxe : ils ne veulent pas revenir au judaïsme officiel, reconnaissent Sabbataï Tsevi comme le Messie juif, ont des rituels spécifiques célébrant les événements importants dans la vie de Tsevi, et «travaillent les fêtes juives, pour impressionner les Turcs musulmans[1]».

D'après les informations qui ont commencé à filtrer à partir du XXe siècle, avec l'affaiblissement de la cohésion interne des Sabbatéens, une des bases commune aux divers courants était les «huit commandements» attribués à Tsevi lui-même, doublant les dix commandements bibliques, et qui prescrivaient surtout de suivre scrupuleusement les formes extérieures de la religiosité musulmane, de ne pas épouser des musulmans ou de lire l'ensemble des jours les psaumes en secret[2]. Ces commandements visaient à mettre en forme la doctrine mystique et secrète de la secte, tout en lui permettant d'attendre le retour du messie sans dissolution dans l'environnement musulman. Ces commandements auraient été respectés strictement jusqu'au début du XXe siècle[2], avant de reculer devant l'assimilation progressive du groupe dans son environnement turc.

Pour conserver leur identité tant vis-à-vis des musulmans que des Juifs orthodoxes, les Dönme ne pratiquaient que l'endogamie et le mariage interne au groupe.

La «secte [est] principalement révolutionnaire dans sa conception sociale, insistant sur l'égalité des hommes et des femmes, appliquant des méthodes pédagogiques avancées dans les écoles, et [à compter du XIXe siècle] est progressiste dans l'adoption de l'architecture et de la mode européenne moderne[1]».

Il est certain que les premiers Dönme se considéraient comme Juifs, attendant le retour du Messie Sabbataï Tsevi. Avec le temps, leur autodéfinition est devenue plus ambiguë. Sans complètement rompre avec leur identité d'origine, ils se sont aussi reconnus comme des Turcs à part entière, et ont ainsi joué un rôle dans le mouvement nationaliste des Jeunes Turcs, au début du XXe siècle, ou dans le kémalisme. L'Institut of sabateans studies d'Istanbul parle ainsi de «nos bien-aimés ancêtres qui nous ont quittés en nous laissant dans une grande confusion à propos de notre identité depuis de nombreux siècles[3]».
Eu égard au caractère secret de l'enseignement religieux du groupe, ainsi qu'à l'absence de revendication publique de toute altérité vis-à-vis de l'environnement turc et musulman, il est en toute hypothèse complexe de bien connaître la position des adeptes des trois derniers siècles sur ces questions d'identité. Marc Bær note que l'historiographie moderne (grecque, juive ou turque) considère le plus souvent les Sabbatéens comme des Juifs d'un type particulièrement spécifique, mais lui-même les considère comme un groupe désormais à part, et note que «les Dönme n'ont pas fait l'objet d'une importante étude universitaire concernant le début du vingtième siècle dans la société ottomane[2]».

Scissions

Les Dönme ne sont pas restés unifiés au plan religieux, et plusieurs groupes sont apparus suite à des scissions.

On connaît au moins les Ismirli constitué à Izmir, semble-t-il le groupe originel.

Plus tard apparaîtront les Jakubi, fondés par Jacob Querido («le bien aimé»), un successeur de Tsevi qui affirmait être la réincarnation de ce dernier[1].

On recense aussi, vers 1700, les Karakashes (ceux de Karakash), suivant l'enseignement de Osman Baba (ou Barukhiya Russo), un responsable qui proclamait lui-aussi être la réincarnation de Tsevi[1]. «Ils ont été plus radicaux et ont adopté un programme missionnaire, recrutant des membres en Allemagne, en Autriche et en Pologne[1]». Ce groupe aurait enseigné Jacob Frank, autre messie auto-proclamé qui prêcha en Pologne au XVIIIe siècle. Leurs communautés d'Europe centrale et orientale finiront par disparaître.

Un autre groupe est celui des Lechli, d'origine polonaise, qui vécurent en exil à Salonique (moderne Thessalonique, Grèce) ainsi qu'à Constantinople.

On peut enfin citer le Frankisme, mouvement fondé par Jacob Frank qui, après avoir embrassé le sabbatéisme des Karakashes, feignit d'intégrer le catholicisme pour poursuivre ses visées messianiques. Les frankistes finirent par s'intégrer dans la noblesse polonaise catholique, dont ils forment la branche «d'ascendance juive», mais sans plus de pratiques juives secrètes.

Histoire

Suite à leur conversion, les Dönme ont quitté les communautés juives organisées et ont créé leurs propres communautés. «En 1676, la secte comptait à peu près deux cents familles, essentiellement à Edirne [Andrinople], ainsi qu'à Izmir, Bursa, et ailleurs. [... ]. Elle a crû en nombre grâce à de nouvelles conversions, essentiellement une conversion de masse en 1683 à Salonique, qui est alors devenu le plus grand centre dönme jusqu'à l'échange de population de 1924 entre la Turquie et la Grèce[1]». Cette prédominance de la ville dans l'histoire des sabbatéens jusqu'en 1924 explique qu'en turc moderne, ceux-ci soient toujours fréquemment nommés Selânikli (ceux de salonique).

Le groupe a ensuite connu une lente augmentation démographique, beaucoup par croissance interne. «Selon le voyageur Carsten Niebuhr, au total à peu près six cent familles dönme vivaient à Salonique en 1774 [soit probablement 2 à 3 000 membres], croissant jusqu'à plus de dix mille personnes à la veille de la Première Guerre mondiale[1]». À cette date, ils auraient représenté un tiers de la population formellement musulmane de la ville[2]. Des groupes moindres vivaient à Istamboul ou Izmir.

Il y avait un double dispositif de nom, en liaison avec la double identité du groupe. Le nom public était turque, le nom secret était juif, le plus souvent d'origine séfarade[1].

A Salonique, quoique que les Sabbatéens aient toujours maintenu un extérieur turc et musulman officiel, les différentes communautés sabbatéennes avaient un quartier spécifique qui leur était commun, localisé entre les quartiers juifs et turcs[1]. Si le quartier (et le cimetière) étaient communs aux divers groupes dönme, chacun de ceux-ci «avait sa propre maison de prière, nommée kahal, et sa propre école (avec le turc comme langue d'instruction) [1]».

Du fait de la vie dans un quartier spécifique de Salonique, l'altérité des Dönme, si elle n'était pas officielle, était connue de leur voisinage et des autorités. Le caractère secret et ambigu de la religion pratiquée entraînait des accusations plus ou moins récurrentes d'apostasies de la part des religieux juifs et musulmans, mais aussi divers soupçons comme celui de l'échangisme sexuel[4]. Le nom même de Dönme, donné par l'environnement turc, indique que l'origine juive de ce groupe de «musulmans» n'était pas oubliée. Cette situation et ces soupçons n'ont cependant pas entraîné de grandes persécutions spécifiques.

Dès la fin du du XIXe siècle, la bonne intégration des Dönme à leur environnent turco-musulman (duquel ils ne se distinguaient extérieurement pas) a entraîné une augmentation des mariages mixtes. Le rythme de l'assimilation a été assez beaucoup connecté au niveau social, les plus riches et les plus éduqués étant en même temps les plus laïques, les mieux intégrés, et au final les plus amenés à se marier hors de la communauté.

Les premiers à connaître ce phénomène, à la fin du XIXe siècle, ont été les Izmirli, parce qu'ils étaient aussi le groupe le plus riche et le mieux intégré. On trouve en effet parmi eux de grands marchands et des banquiers importants[1].

Les Yakubi formaient plutôt un classe moyenne d'employés, et les Karakashes formaient le groupe le plus modeste, constitué d'artisans ou de porteurs[1]. Ces deux groupes, plus repliés sur leur vie communautaire, ont mis plus longtemps à connaître le phénomène de l'assimilation.

Au XIXe siècle, énormément de Dönme, en particulier chez les plus éduqués, ont entamé un processus d'européanisation culturelle, couplé à un rapprochement croissant avec les élites turques modernistes. C'est ainsi que certains s'engageront dans le mouvement nationaliste Jeunes-Turcs (formé en 1889, et beaucoup basé à Salonique), puis après le succès de ce dernier en 1908, participeront au nouveau pouvoir. C'est ainsi que «Mehmet Djavid Bey, un descendant de Barukhiya Russo, atteignit le poste de ministre des finances au cours du règne des Jeunes-Turcs[1]».

En 1912, Salonique, ville à majorité juive, et où vivent des minorités grecques et turques d'égale importance (80 000 Juifs, 15 000 Turcs, 15 000 Grecs) est conquise par les Grecs. Certains Dönme, parmi les plus liés à la Turquie quittent alors la ville pour la Turquie, mais la majorité de la population reste sur place.

En 1924, un vaste échange de population est organisé entre la Turquie et la Grèce, la Turquie expulsant sa minorité grecque, la Grèce expulsant sa minorité turque. Les Juifs ont pu rester à Salonique, mais les Dönme, formellement musulmans et déjà particulièrement assimilés aux Turcs, sont expulsés. Ils s'installent en particulier à Izmir et Istanbul, ou vivaient déjà des communautés moindres. «Cette migration a causé la décomposition de leurs institutions communautaires, et un assimilation grandissante à l'environnement musulman turc (y compris par mariages mixtes), réduisant énormément la population Dönme[1]». L'absence d'un quartier autonome, même au sein des deux grandes villes à forte population Sabbatéenne (Izmir et Istanbul) a accéléré le processus. Les mariages mixtes sont ainsi devenus communs à partir des années 1960.

Au cours du XXe siècle, la communauté a vécu une bonne intégration dans la nouvelle république turque, toujours que des accusations régulières de crypto-judaïsme, de dissimulation et d'identité turque incertaine aient été lancées assez régulièrement contre elle , tout autant depuis certains milieux religieux musulmans que depuis certains milieux laïques ultra-nationalistes[1]. Bien que revenant régulièrement depuis 1919, ces polémiques émanant de mouvements radicaux ou de personnalités isolées n'ont pas entraîné de politiques anti-Sabatéennes. La faible visibilité des Dönme a sans doute contribué à ce calme.

Eu égard à l'importance des mariages mixtes, la communauté apparaît actuellement comme vouée à une rapide assimilation, et sa démographie chute. Selon une estimation reconnue par certains comme optimiste, il seraient en 2007 20 000, dont 10 000 kapandji, 7 000 karakaches, et 3 000 yakubi. Mais il n'est pas envisageable d'obtenir des chiffres exacts car les sabbatéens n'existent pas officiellement et ils figurent comme musulmans dans les registres. Ces communautés ont donné plusieurs figures importantes à la vie sociale, culturelle et politique de la Turquie contemporaine.

Personnalités sabbatéennes

Les Dönme ne revendiquant que rarement leur identité, leur identification est fréquemment problématique. Les personnalités ci-dessous été citées comme étant Dönme ou au moins d'origine Dönme, mais ces citations doivent être prise avec une certaine prudence, sachant qu'elles sont quelquefois polémiques, et en toute hypothèse complexes à vérifier.

C'est ainsi que Tansu Ciller, ancien premier ministre turc, a été accusé par un journaliste de l'extrême-gauche nationaliste, Isçi Partisi, d'être une Dönme, sans preuve, et d'une façon clairement polémique et accusatoire.

Même lorsque l'origine sabbatéenne est certaine, l'appartenance actuelle ne peut le plus souvent pas l'être, la personne pouvant avoir abandonné toute attache communautaire ou religieuse.

Appartenance (ou origine) certaine

Appartenance (ou origine) envisageable

Organisation moderne des communautés Sabbatéennes

Les activités des sabbatéens se regroupent autour de quelques institutions à Istanbul. La mosquée Tesvikiye est utilisée pour la majorité des funérailles. Les enterrements s'effectuent au cimetière de Bülbülderesi au quartier d'Üsküdar, sur la rive asiatique. Chacun des trois groupes existant aujourd'hui (kapandji, karakaches et yakubi) possède un lot scindé dans ce cimetière. Les pierres tombales porte une inscription semblable : «J'ai caché, je n'ai pas dit mon souci, je l'ai fait dormir», évoquant leur religion pratiquée en secret.

Les lycées Isik (Lumière) et Terakki (Progrès) ont été l'ensemble des deux fondés à Thessalonique au XIXe siècle puis déplacés à Istanbul après 1912. Ces écoles privées de grande renommée sont restées pendant des décennies presque exclusivement ouvertes aux membres de la communauté, mais depuis les années 1960, ces écoles ont perdu leur caractère communautaire en acceptant des non-Sabbatéens comme élèves, quoique les conseils d'administration soient toujours constitués par les membres de la communauté.

Il existe aussi dans le quartier Tesvikiye un temple qui se nomme Ortævi (la maison commune). Les religieux sabbatéens sont nommés Ogan. Il est de tradition de se tourner vers la mer au lever du soleil et réciter une prière qui débute par la formule en ladino «Sabbatai Tsevi, esperamos a ti» («Sabbataï Tsevi, nous t'attendons»). Mais la pratique religieuse messianique est en nette diminution, limitée à un petit groupe de personnes âgées.

L'identité communautaire est maintenue en particulier grâce aux liens familiaux. À cause de l'endogamie appliquée depuis 350 ans dans cette petite communauté, presque l'ensemble des Dönme sont liés entre eux. L'exogamie, marginale et rejetée au début du XXe siècle siècle, est de plus en plus commune parmi les jeunes, ce qui semble condamner ce groupe à la disparition à terme.

Le groupe préserve des traditions culinaires spécifiques. L'interdiction de consommer de la viande d'agneau pendant certaines périodes de l'année est la plus pratiquée. Cette interdiction est levée chaque année par la fête de l'agneau (ou la fête des quatre-cœurs).

Les sabbatéens occupent aussi une place importante dans la franc-maçonnerie turque, la première loge turque ayant d'ailleurs vu le jour à Thessalonique à la fin du XIXe siècle.

Principal temple sabbatéen de Thessalonique, Yeni Djami (La Nouvelle Mosquée) bâtie en 1902, est utilisé actuellement comme musée archéologique.

Identité publique

Pendant longtemps, les Dönme n'ont eu par principe aucune revendication publique d'une identité spécifique, qu'elle soit juive ou dönme. Cette situation a quelque peu évolué, et les strictes principes issus de l'interprétation religieuse secrète et kabbaliste des Sabbatéens se sont quelquefois affaiblis.

On peut par conséquent voir apparaître à l'époque moderne une revendication publique chez certains. Ceux des membres qui veulent actuellement affirmer leur judaïté, ce qui n'est pas le cas de tous, ne sont pas acceptés par les communautés juives, du fait de leur conversion à l'Islam et de leur pratiques «hérétiques».

Voir aussi

Liens externes

Notes et références

  1. «The Dönmes : Crypto-Jews under Turkish Rule», Dr. Jacob M. Landau, mars 2007, Jewish Political Studies Review 19 :1-2, reproduit sur le site du Jerusalem center for public affairs
  2. Globalization, Cosmopolitanism, and the Dönme in Ottoman Salonica and Turkish Istanbul, MARC BÆR, University of California, Journal of World History, juin 2007.
  3. Institut of sabateans studies - Istanbul - Turquie.
  4. Yitzchak Kerem, The Deunmeh : From Catholicism to Judaism to Islam, dans Troubled Souls, publié par Charles Meyers et Norman Simms, New Zealand, 2001), p. 156-160, cité par Landau.

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