Géhenne

Le Guei Hinnom est une vallée étroite et profonde localisée au sud et au sud-Ouest de Jérusalem, correspondant au Wadi er-Rababi.



Catégories :

Lieu de la Bible - Concept juif - Mythologie juive - Islam

Recherche sur Google Images :


Source image : bedetheque.com
Cette image est un résultat de recherche de Google Image. Elle est peut-être réduite par rapport à l'originale et/ou protégée par des droits d'auteur.

Définitions :

  • Dans l'Antiquité, décharge localisée aux abord de Jérusalem où des cadavres de criminels étaient consumés.... (source : dictionnaire.sensagent)
Tombeaux dans la vallée de Hinnom.

Le Guei Hinnom (héb. ??? ???? Vallée de Hinnom, ou ??? ?? ???? Guei ben Hinnom, Vallée des Fils de Hinnom, rendu en grec par γεέννα Gehenna) est une vallée étroite et profonde localisée au sud et au sud-Ouest de Jérusalem, correspondant au Wadi er-Rababi.
Il est le plus souvent reconnu que la vallée passe à l'est de l'actuelle Vieille Ville, au sud du mont Sion et débouche au fleuve Cardon.

La vallée est associée de longue date à des cultes idolâtres, dont le plus infâme est la tenue d'infanticides rituels dans le feu. Convertie ensuite en dépotoir dont la pestilence émane à des lieues à la ronde, la Géhenne prend dans la littérature juive ultérieure, tant apocalyptique que rabbinique et chrétienne, une dimension métaphorique, devenant un lieu de terribles souffrances, puis de demeure après la mort pour les pécheurs. Elle fut aussi reconnue pour être le lieu de réclusion des lépreux et pestiférés. Cependant, tandis qu'elle n'est qu'un lieu de passage, ou alors l'expression d'un processus de purification des âmes dans la pensée juive, elle se confond, sous l'influence de la pensée grecque, avec les Enfers dans la pensée chrétienne, puis musulmane, le Jahannam du Coran n'ayant plus aucune parenté avec le Wadi er-Rababi.

Onomastique

L'anthroponymie, la toponymie et d'une façon plus générale l'onomastique fait découler du mot originel Guei Hinnom puis Géhenne les prénoms contemporains qu'on attache actuellement à une origine floue judéo-chrétien tels que les prénoms féminins Géhenne, puis Gehenn, puis Jehenn ou encore Jehann' Ou Jehan, avec l'évolution des typographies et des sonorités, le G s'étant transformé en J. Cependant, et là est la subtilité, les prénoms qui découlent de la Géhenne n'ont pas de lien ou de rapport avec les prénoms Jihane, Jehad, Jihane, Jihane ou Jehan, qu'on peut trouver au Maghreb ou au moyen orient, ces prénoms étant tirés du mot jihad signifiant lutte ou effort. Malgré la ressemblance, il n'y a pas non plus de lien entre les prénoms Jean, Jeanne, Jehan ou Jehanne et autres dérivés, qui eux sont tirés du sanskrit et de l'hébreu, «jan» signifiant "faire naître". Dans le nom Yoḥanân, composition de YHWH ou «Jeho-vav», Dieu, et de «Ḥanan», miséricordieux : "Dieu fait grâce". Ces mêmes prénoms ont par conséquent de multiples origines.

Géographie

Carte de Jérusalem avec ses remparts à l'époque du Second Temple. La vallée couvre au sud et au sud-ouest . aujourd'hui, le Mont Sion est en dehors des remparts de la Vieille Ville, et la vallée du Tyropœon a été en partie comblée.

La Vallée de Hinnom, débute non loin de la Porte de Jaffa et se dirige vers le sud à l'angle sud-ouest de la ville. Elle y bifurque abruptement vers l'est , longeant le sud pour rejoindre les vallées du Tyropœôn et du Qidrôn, près de l'angle Sud-Est de la ville. Elle s'élargit aux environs de la jonction des vallées du Tyropœôn et du Qidrôn.

Le Gue Hinnom dans la Bible Hébraïque

La vallée de Hinnom est mentionnée pour la première fois dans Jos. 15 :8, pour décrire la limite entre le territoire de la tribu de Juda et celui de la tribu de Benjamin.
Le roi Salomon y érige des hauts-lieux aux idoles moabites et ammonites[1]; les rois idolâtres y font passer leurs fils ainés au feu, pour le consacrer au Molech[2] au lieu-dit du Topheth[3]. Les infanticides se poursuivent toujours au temps de Jérémie[4], qui invective les Hyérosolimitains se livrant à ce culte idolâtre ainsi qu'à la perpétration d'abominations, allant jusqu'à prophétiser la destruction de Jérusalem.
Son contemporain, le roi Josias, aussi farouche opposant au culte, quoique Baal n'y soit pas directement mentionné, profane le lieu en y répandant des ossements humains[5], suite à quoi la vallée sert de dépotoir, des feux brûlant continuellement pour maintenir les déchets à un niveau bas[6].

La vallée de Hinnom et le Topheth ont déjà acquis une réputation détestable au temps des prophètes : Isaïe[7] y promet au roi d'Assyrie sa dernière demeure, et prophétise qu'après la délivrance de Sion, les cadavres des ceux qui se sont élevés contre YHWH bruleront en permanence[8]. Cependant, ces prophéties, qui nourriront les conceptions du jugement dernier, ne contiennent aucune allusion à un au-delà et semblent plutôt se rapporter ce monde[9], évoquant aux auditeurs des images désagréables bien connues.

Le Gue Hinnom dans la littérature apocalyptique

Bien que l'idée d'une rétribution divine des bons et des impies figure déjà dans la Bible hébraïque, surtout dans Daniel 12 :2, l'idée d'un séjour des morts différente du Sheol (dans lequel se retrouvent l'ensemble des morts sans distinction), n'apparait pas sur papier avant la littérature apocalyptique[9], un genre florissant dans la culture juive post-exilique. La présence de thèmes communs à celle-ci ainsi qu'à la littérature rabbinique, qui frappe néenmoins d'anathème quiconque étudie ces livres non-canonisés[10], ainsi qu'aux Évangiles, suggère que ces idées étaient fortement répandues dans la population.

Il semble y avoir deux définitions de la Géhenne :

Le Guehinnom dans la littérature rabbinique

Les thèmes d'un lieu tantôt réel, tantôt symbolique, associé au Sheol, d'un lieu d'expiation ou de souffrances éternelles, se retrouvent dans les traditions orales rabbiniques, couchées sur papier dans les Talmuds et le Midrash, mais elles sont développées de façon différente.

Selon les Sages, la Géhenne est antérieure au monde, et son feu fut créé lors du deuxième jour de la Création. Elle est de dimensions bien supérieures au monde, et la vallée de Hinnom n'en est que l'une des entrées, une autre se trouvant dans le désert, et une troisième dans la mer. Selon certains, le Guehinnom a aussi pour noms Sheol, Abadon, Puits du Carnage, Puits de Sheon, Tit Hayon, Tzalmavet et Monde inférieur.

Il s'agit d'un lieu, décrit comme une antichambre (ou une voie d'entrée) pour toutes les âmes (et non les seules perverses). On y est jugé pour ses actes au cours de la vie. Dieu n'en est pas "absent" (comme dans l'enfer chrétien), et on n'y reste pour une durée maximum de douze mois, sauf rarissimes exceptions comme Elisha ben Avouya, pour être purifié en vue du monde à venir (heb. ???? ??? olam haba; quelquefois reconnu comme le paradis).
La Kabbale décrit aussi l'âme dans la Géhenne, se "cassant" comme la flamme d'une chandelle en allume une autre : une partie de l'âme est purifiée et "remonte" au créateur, l'autre revient dans le monde des vivants pour réparer les fautes antérieurement commises.

La Géhenne dans le Nouveau Testament

La γεέννα se trouve mentionnée une douzaine de fois dans le Nouveau Testament, et est le plus souvent rendue par le mot Enfer (Louis Segond conserve cependant l'appellation "géhenne"), quoique, dans certaines occurrences, Jésus puisse faire référence à la Vallée de Hinnom elle-même.

La géhenne est couramment synonyme de tortures, d'intenses souffrances. Pour d'autres, comme les Témoins de Jéhovah, il est le symbole d'une destruction totale, complète.

La Géhenne en islam

La Géhenne en Islam est synonyme d'enfer. C'est un lieu chaotique où un feu éternel de température 70 fois supérieure à celle de la plus chaude des flammes de la Terre, brûle les mécréants pour l'éternité, et les musulmans désobéissants (le "poids" de leur péchés est supérieur à celui de leurs bonnes actions) pour un certain temps propotionnel à leur désobéissance en Allah, puis ces musulmans sortiront de la Géhenne pour le Paradis. Ceci se déroulant au cours du Jour du jugement (le dernier jour, le jour de l'autre monde, le jour de la Qiyamah, le jour des comptes).

Devenir de la vallée de Hinnom

La vallée de Hinnom actuellement.

Au IVe siècle, Jérôme de Stridon écrit que le Gue Hinnom est redevenu, comme il l'avait été jadis, un lieu "agréable", où poussent des jardins.
En 1536, le sultan Soliman le Magnifique y creuse un bassin, converti depuis en un théâtre à ciel ouvert.
Le bassin, comme la vallée, se trouve de 1948 à 1967 dans le no man's land entre Israël et la Jordanie. Au cours de la guerre d'indépendance d'Israël, un téléphérique militaire passe au-dessus de la vallée pour relier le mont Sion au contrebas, fournissant du ravitaillement et évacuant les blessés, seulement de nuit. Ce téléphérique demeura fonctionnel pendant toute la durée de la ligne de partage.

En 1981, la cinémathèque de Jérusalem fut réaménagée à proximité du Bassin du Sultan.

C'est aussi du côté oriental de la vallée que débute la route menant de la Porte de Jaffa à Hébron. Le côté septentrional-occidental de la vallée de Hinnom abrite un parc public.

Notes et références de l'article

  1. 1 Rois 11 :7
  2. 2 Rois 16 :3; 2 Chron. 28 :3 & 33 :6
  3. Quoique selon le commentateur biblique classique Rachi, Tophet n'est pas un lieu, mais le nom du Molech lui-même : ses prêtres, pour couvrir les cris des enfants, battaient des peaux de tambour (tophim) — Rachi sur Jer. 7 :31. Cependant, W. Robertson Smith ("Religion of Semites" p. 227, note) considère que le terme Tophet veut dire simplement "bûcher" en araméen.
  4. Jer 7 :31, 32 & 35; Jer 19 :2-15
  5. 2 Rois 23 :10-14; 2 Chron. 34 :4-5
  6. Hin'nom dans le Smith's Bible Dictionnary
  7. Is. 30 :33
  8. Is. 66 :24
  9. "Hell", by S. D. F. Salmond
  10. Mishna Sanhédrin 10 :1
  11. Chap. XXII et CIII :7, entre autres
  12. Livre de la Sagesse 3 :10-14, 4 :10-19, 5 :1, etc. ; v. Josèphe, Guerre des Juifs II. viii. 11, 14
  13. Enoch 27 :2-3
  14. 4 Ezra 6 :1-14, 7 :36

Voir aussi

Liens et documents externes

Recherche sur Amazone (livres) :




Ce texte est issu de l'encyclopédie Wikipedia. Vous pouvez consulter sa version originale dans cette encyclopédie à l'adresse http://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9henne.
Voir la liste des contributeurs.
La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 25/05/2010.
Ce texte est disponible sous les termes de la licence de documentation libre GNU (GFDL).
La liste des définitions proposées en tête de page est une sélection parmi les résultats obtenus à l'aide de la commande "define:" de Google.
Cette page fait partie du projet Wikibis.
Accueil Recherche Aller au contenuDébut page
ContactContact ImprimerImprimer liens d'évitement et raccourcis clavierAccessibilité
Aller au menu