Origines de l'islam

Cette hypothèse suggère un lien de parenté entre l'islam de la période de Mahomet avec les doctrines de la secte des nazaréens, une branche des judéo-chrétiens apparue dès le premier siècle de l'ère chrétienne.



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Histoire de l'islam - Islam

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Contexte d'apparition de l'islam

L'hypothèse judéo-nazaréenne

Cette hypothèse suggère un lien de parenté entre l'islam de la période de Mahomet avec les doctrines de la secte des nazaréens, une branche des judéo-chrétiens apparue dès le premier siècle de l'ère chrétienne. Mahomet aurait été en effet, étroitement en contact avec cette secte par l'intermédiaire d'un prêtre nazaréen, Waraqa, qui aurait béni son mariage avec Khadija. Les doctrines de ce dernier auraient fortement influencé les prêches de Mahomet et des passages entiers du Coran. Le roman de Barouk Salamé Le testament syriaque (Rivages/Thriller, 2009) est fondé sur cette hypothèse [1].

Le prophète de l'islam

À cette époque préislamique, les religions pratiquées à La Mecque sont diverses. Un polythéisme recouvrant à peu près 300 dieux et déesses est rencontré autour de la Ka'ba, alors véritable panthéon. Les deux monothéismes abrahamiques sont aussi trouvés : judaïsme mais également christianisme.

Le récit musulman du début de la révélation est le suivant. Lors d'une retraite méditative, Mahomet a des révélations auditives reconnues par le Coran d'origine Divine. L'archange Gabriel le serre par le dos et lui dit par trois fois «Lis !». Mahomet lui répond, aussi par trois fois «Je ne sais pas lire !» Alors l'archange Gabriel lui dit : «Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé, qui a créé l'homme d'une adhérence. Lis ! Ton Seigneur est le Particulièrement Noble». (S. 96, V. 1-3). Cette première «révélation» est la première d'une série qui va durer à peu près 23 ans et qui va former le corpus du Coran, le livre sacré des musulmans.

Pour les classes dirigeantes de la Mecque, celles qui prélèvent un impôt sur les ventes et les caravanes, plus celles en charge du temple de la Ka'aba, reconnaître l'islam naissant signifierait une perte de chiffre d'affaires. La liberté d'adorer son Dieu était en effet une caractéristique et concourait au succès de cette ville marchande. Ils virent par conséquent sans doute d'un particulièrement mauvais œil cette nouvelle religion qui se voulait exclusives des autres.

Par contre, cette nouvelle religion qui promettait au pauvre une rétribution selon ses actes, une justice divine, qu'on soit riche ou pauvre, eut énormément de succès auprès de ceux-ci. Quelques personnes aisées et nobles, converties par l'universalité et la beauté de ces sourates, sont à compter parmi les premiers fidèles, comme son épouse Khadija, première convertie, son cousin Ali fut le second, suivi par son ami Abu Bakr, Omar, son oncle Hamza. Les puissants de La Mecque organisent une persécution des premiers musulmans, s'en prenant violemment à ces nouveaux prêcheurs, allant jusqu'à en assassiner plusieurs. À la mort de son protecteur et oncle abû Tâlib, en 622 Mahomet est contraint à l'exil à Yathrib. Cet exil forcé porte le nom d'Hégire et marque l'an 1 de la nouvelle ère islamique.

Début de l'islam politique

La structure théologique de l'Islam a pris forme lors du départ du prophète pour Médine. C'est là qu'il fixe les règles du culte.

Comme chef religieux et politique, Mahomet doit gérer une communauté d'émigrés de la Mecque bientôt rejoints par des convertis de Médine. Particulièrement vite, l'islam devient par conséquent à la fois une croyance et un code de vie socioéconomique. Les convertis ont des origines et cultures différentes. L'islam fait fusionner ces différences en une seule communauté, sans faire de distinction entre eux. Ils sont alors devenus des frères en religion.

La communauté se structure autour des seules valeurs religieuses, sans référence aux clans ni tribus, ce qui forme une véritable révolution dans l'Arabie de cette période. Le lien unissant les fidèles n'est plus le lien du clan, mais le lien de la communauté de croyance. Les principes d'équité, d'égalité, et de justice sociale sont mis en avant. La communauté se structure autour de l'oumma : communauté des Croyants, en opposition aux clans et divisions.

Mahomet se positionne dans la continuité du christianisme et du judaïsme, mais avec une vocation universelle; un célèbre hadith de Mahomet dit : " Il n'y a pas de différence entre un Arabe et un non-Arabe, si ce n'est par la piété et la bonne action" Ou encore : " L'ensemble des humains sont égaux comme les dents d'un peigne ; seules les différencient la piété et la bonne action"

Succession de Mahomet

Les trente années qui suivent la mort de Mahomet sont déterminantes, car le problème de sa succession provoque de profondes divisions.

Médinois et Mecquois arrivent à se mettre d'accord sur le choix d'Abou Bakr, un ami et proche de Mahomet au nombre des premiers convertis, comme successeur de Mahomet. Cependant, Ali ibn Abi Talib, cousin et gendre du Prophète, occupé à veiller à l'enterrement de ce dernier, fut absent des pourparlers, mais, il se ralliera au choix de Abu-Bakr comme Calife sans problème. Abu Bakr réalise l'unité dans la péninsule, il est alors reconnu et légitimé comme calife (khalife : successeur). Il est à l'origine des premiers livres de Coran. Jusqu'alors le Coran se transmettait principalement par tradition orale, et les transcriptions des récitations de Mahomet sur des feuilles de palmier, omoplates d'animaux ou morceaux de cuir ne servaient que de référence. Il meurt en 634, après avoir désigné, indirectement, son successeur : Omar, qui sera calife jusqu'en 644.

Ce dernier continue la conquête et joue un rôle dans l'organisation politique par l'institution du diwan (le bureau où les combattants musulmans sont inscrits et rémunérés). Il est assassiné par un mazdéen. Uthman et Ali apparaissent comme les deux principaux candidats. Uthman fut choisi. Il attribua des postes importants aux membres de son clan.

Uthman fut assassiné en 656.

Le jour même, Ali, gendre du prophète (mari de sa fille Fâtîma) et son compagnon, est désigné comme calife. Le chef du clan des Omeyyades, Mu`âwîya, demande la punition des coupables du meurtre, mais celle-ci tarde. Débute alors une lutte entre les partisans d'Ali et les Omeyyades.

La bataille de Siffin de 657 marque l'apogée de cette guerre civile. Tandis qu'il est sur le point de gagner par la force des armes, Ali, certainement pour arrêter l'effusion de sang entre musulmans, accepte de parlementer. Cette guerre entre les deux factions est la fitna, la mésentente : un traumatisme religieux majeur.

Ali sera ultérieurement assassiné par les kharidjites, anciens partisans qui lui reprochent d'avoir accepté l'arbitrage.

Le message de la révélation

Le Coran

Article détaillé : Coran.

Le Coran a été rassemblé en un ouvrage unique sous le 3e calife, entre 644 et 646, 12 ans après la mort de Mahomet (en 632). La recension du texte coranique dans un seul livre a été rendue indispensable par l'expansion territoriale et les guerres.

Le Coran contient les dogmes, ce qu'on doit croire et aussi ce qu'il est tenu de faire, non seulement en matière culturelle, mais également dans le domaine de la vie individuelle et collective.

Le Coran est incréé dans la tradition musulmane : ce n'est pas une production humaine, mais la parole de Dieu transmise à son prophète par l'archange Gabriel, d'où l'importance de la langue arabe (arabe littéraire), même pour les musulmans qui ne sont pas arabes. L'arabe littéraire est la langue avec laquelle Dieu a révélé le Coran.

Selon la vision islamique, le Coran est un retour aux sources, une ultime confirmation des écritures déjà révélées antérieurement (Torah/Bible), dont les juifs et les chrétiens se sont éloignés. L'ensemble des personnages bibliques sont par conséquent invoqués dans le Coran.

Les dogmes

L'intention principale de Mahomet, avant même la fondation de l'Oumma, était de convaincre ses contemporains de ne vénérer qu'un seul Dieu. Cette affirmation du monothéisme se retrouve dans la profession de foi du Musulman, et qui forme le premier des cinq piliers de l'Islam : "Il n'y a d'autre Dieu que Dieu (ou Allah), et Mahomet est son Prophète". Les cinq piliers de l'islam forment les obligations et les préceptes fondamentaux de l'islam, obligatoires pour l'ensemble des musulmans.

Cependant, le degré le plus élevé de piété paraît découler de la foi, comme le spécifie le verset coranique :

[2 :177] La vache (Al-Baqarah)  : "La bonté pieuse ne consiste pas à tourner vos visages vers le Levant ou le Couchant. Mais la bonté pieuse est de croire en Dieu, au Jour dernier, aux Anges, aux Livres ainsi qu'aux prophètes, de donner de son bien, quelqu'amour qu'on en ait, aux proches, aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs indigents ainsi qu'à ceux qui demandent l'aide et pour délier les jougs, d'accomplir la Salat et d'acquitter la Zakat. Et ceux qui remplissent leurs engagements quand ils se sont engagés, ceux qui sont endurants dans la misère, la maladie et lorsque les combats font rage, les voilà les véridiques et les voilà les vrais pieux !"

Il existe un Dieu unique (Allah), créateur de toutes choses, éternel, totalement transcendant, omniprésent et omnipotent. C'est lui autorise l'homme de s'exprimer et il lui a donné le Coran. Ce Dieu est bon, puissant et miséricordieux. La notion du jugement dernier où l'homme sera seul face à Dieu occupe une place importante dans l'islam, qui prévoit un Enfer où les mécréants seront torturés et un Paradis où les méritants seront récompensés.

L'homme est faible parce qu'il n'est qu'une créature de Dieu, mais l'islam ne reprend pas l'idée du péché originel. Dieu autorise l'homme de faire ce qu'il veut, c'est à ce dernier d'exercer sa raison et de se montrer responsable.

L'unicité de la divinité est clairement affirmée contre le paganisme des tribus arabes, mais également contre la doctrine chrétienne de la Trinité (reconnue comme une forme de polythéisme)  : «Dieu est l'unique, le puissant et l'insemblable, il n'a pas de père ni de fils, et personne n'est comme lui» Le Christ est reconnu comme un prophète, un être humain "fils de Marie (Meriam) la vierge", que Dieu créa sans père comme il créa Adam sans père ni mère.

Dieu s'adresse aux hommes à travers des révélations. L'homme doit être dans une absolue soumission à Dieu (islam veut dire soumission à la volonté de Dieu). Toute vérité vient de Dieu et ce qui ne vient pas de lui est illusion. Celui qui se laisse guider par ses désirs succombe par conséquent à l'illusion, mais la miséricorde divine permet le pardon de ceux qui reconnaissent leurs fautes et se repentissent.

La troisième religion abrahamique

L'islam se veut la restauration du monothéisme, de la foi unique basée sur une vérité unique qui devrait être commune aux trois religions abrahamiques. Le Coran dénonce les divisions qui opposent juifs et chrétiens, et leur refus de la dernière révélation de Mahomet.

Néanmoins, pour les chrétiens, il était naturellement complexe d'admettre de se passer de la personne de Jésus et d'envisager Dieu comme exclusivement transcendant, volonté pure sans incarnation humaine. Pour les juifs, malgré de fortes ressemblances de l'islam avec leur propre religion, la place donnée à Jésus et le fait qu'Israël ne soit plus qu'un peuple parmi d'autres rendaient intolérable l'idée que l'islam soit un prolongement du judaïsme. Donc, malgré la volonté de Mahomet de se situer dans la continuité de la révélation abrahamique, l'islam s'est finalement constitué en une religion scindée.


La législation islamique : la charia

Articles détaillés : Charia et Droit musulman.

Charia veut dire «la voie». C'est la totalité des règles qui régissent la vie communautaire et individuelle des musulmans. Dieu étant reconnu comme l'unique législateur, le prophète qui porte sa parole est par conséquent la première autorité en matière de jurisprudence islamique. Néanmoins, les révélations du Coran s'étant arrêtées avec la mort de Mahomet, il existe d'autres sources :

La charia est basée, entre autres, sur des principes généraux et fondamentaux (principes d'équité, d'égalité et de justice sociale), et régit non seulement le culte, mais toute la vie du croyant et de la société : le droit musulman est un droit religieux.

Notes et références

  1. Une intéressante bibliographie est citée dans la note 3, p. 509-510

Voir aussi

Liens externes

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La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 25/05/2010.
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