Grande Mosquée de Paris
Un premier projet de mosquée est envisagé sans succès en 1895 par le «Comité de l'Afrique française» animé par Théophile Delcassé, Jules Cambon, le prince Bonaparte et le prince d'Arenberg.
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Mosquée de Paris - Architecture religieuse du XXe siècle en Île-de-France - Architecture musulmane - Islam - Histoire de l'immigration en France - Art sacré contemporain - Monument parisien - 5e arrondissement de Paris
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Mosquée de Paris | ||
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Vue générale de l'édifice | ||
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Latitude Longitude |
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Pays | France | |
Région | Île-de-France | |
Département | Paris | |
Ville | Paris Ve | |
Culte | Islam | |
Type | Mosquée | |
Début de la construction | 1922 | |
Fin des travaux | 1926 | |
Style (s) dominant (s) | Néo hispano-mauresque | |
Classé (e) | Monument historique (1983) | |
Localisation | ||
Géolocalisation sur la carte : Paris
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La Grande Mosquée de Paris (en arabe ???? ?????) est la plus grande mosquée de France (un hectare) de style hispano-mauresque avec un minaret de 33 mètres de haut, inaugurée le 15 juillet 1926 au numéro 6, rue Georges-Desplas dans le quartier latin du 5e arrondissement de Paris. Si Kaddour Benghabrit en est le fondateur[1].
Historique
La genèse du projet
Un premier projet de mosquée est envisagé sans succès en 1895 par le «Comité de l'Afrique française» animé par Théophile Delcassé, Jules Cambon, le prince Bonaparte et le prince d'Arenberg.
Le journaliste Paul Bourdarie justifie la construction de la mosquée de Paris dans le journal La Revue autochtone :
«Une telle proposition ne pouvait être oubliée et disparaître. Elle correspond trop bien à la politique que la France se doit à elle-même de suivre envers ses fils musulmans, et qui doit se traduire tantôt en actes d'équité politique ou administrative et tantôt en gestes de sympathie ou de bienveillance. Dès sa fondation en 1906, La Revue autochtone avait mis dans ses plans de reprendre ce projet dès que seraient réalisées les réformes qu'elle se proposait de préconiser et de faire aboutir. Les membres de la Délégation musulmane algérienne venue à Paris en 1912 : MM. le Dr Benthami, Dr Moussa, Mokhtar Hadj Saïd, avocat, etc., se rappellent que la question fut abordée à ce moment au cours des réunions qui eurent lieu au siège de la Revue autochtone. Entre temps, M. Christian Cherfils, islamophile, auteur d'un ouvrage connu sur Napoléon et l'islam, préconisait de son côté l'érection d'une mosquée à Paris. D'autres, probablement, entrevoyaient la même construction comme désirable et envisageable.»
Bourdarie évoquait, dans son article, la contradiction de l'alliance avec l'Angleterre qui travaillait à dominer les pays à majorité musulmane tandis que l'intérêt français était de rester «l'amie du Turc selon le vœu de François Ier et de Süleyman le Magnifique» et de garder «son rôle de puissance musulmane arabe».
La Revue autochtone, comme le projet de mosquée à Paris, visait à ce que les citoyens français sachent «accorder dans leur esprit et dans leur cœur l'amour de leur patrie et le respect de l'islam».
C'est pourquoi Bourdarie n'avait cessé de faire pression et de faire partager son projet et avait entrepris de longues démarches qui finirent par trouver l'oreille du gouvernement de l'époque.
Bourdarie confie dans son journal :
«En mai et juin 1915, j'entrais en relations suivies avec un architecte, élève de Girault, de l'Institut, M. E. Tronquois. Nos causeries roulant souvent sur l'islam et le rôle des musulmans français sur les champs de bataille, M. Tronquois émit un jour l'opinion que le véritable monument commémoratif de leur héroïsme et de leurs sacrifices serait une mosquée. J'expliquai à M. Tronquois les faits et les points de vue auparavant évoqués et nous résolûmes de nous mettre au travail aussitôt. Et ce fut dans l'été 1916 qu'un certain nombre de musulmans habitant Paris et d'amis des musulmans se rencontrèrent à plusieurs reprises au siège de La Revue autochtone pour examiner et , au besoin, critiquer les esquisses de l'architecte. Je puis nommer : l'émir Khaled, venant du front et de passage à Paris ; le Dr Benthami ; le muphti Mokrani ; le Dr Tamzali et son frère ; Halil Bey ; Ziane ; le peintre Dinet ; la comtesse d'Aubigny ; Lavenarde ; Christian Cherfils, A. Prat, député, etc. Suite à ces réunions, un Comité fut constitué, dont la présidence fut offerte à M. Ed. Herriot, maire de Lyon, sénateur, et la vice-présidence à MM. Lucien Hubert, sénateur, Bénazet Marin et Prat, députés et A. Brisson, directeur des Annales politiques et littéraires. La Commission interministérielle des Affaires musulmanes, saisie du projet par M. Gout, ayant donné son approbation, et M. Pichon, ancien ministre des Affaires étrangères, son patronage, le projet fut apporté directement à M. Briand, président du Conseil qui approuva.»
Paul Bourdarie est le véritable père du projet de la mosquée de Paris, il a travaillé inlassablement à la réalisation de ce projet. Le premier concepteur du projet est l'architecte Maurice Tranchant de Lunel, qui a été directeur des Beaux-Arts sous Lyautey (1912 à ... ). M. Tranchant de Lunel ami de R. Kipling, de C. Farrère, de la reine Elizabeth de Belgique.
Construction
La décision de construire la Grande Mosquée de Paris, première mosquée construite en France, est prise après la Première Guerre mondiale pour rendre hommage aux 100 000 morts musulmans qui avaient combattu pour la France[2].
Financée par la France (loi du 19 août 1920[3]), et construite par le monde arabe [Qui ?], elle est bâtie sur l'emplacement de l'ancien hôpital de la Pitié et voisine du Jardin des Plantes de Paris. La première pierre est posée en 1922.
Elle est inaugurée le 16 juillet 1926, en présence du président Gaston Doumergue et du sultan du Maroc Moulay Youssef [3]. Doumergue célèbre alors l'amitié franco-musulmane scellée dans le sang sur les champs de bataille européens et affirme que la République protège l'ensemble des croyances [3]. La veille de l'inauguration, Messali Hadj tient le premier meeting de l'Étoile nord-africaine, et critique cette «mosquée-réclame» [3].
Inspirée de la mosquée el-Qaraouiyyîn de Fès (une des plus importantes mosquées du Maroc et une des plus anciennes au monde), toute sa partie décorative et surtout les mosaïques est confiée à des artisans spécialisés d'Afrique du nord avec des matériaux respectant les traditions. Le minaret de 33 m est inspiré de celui de la Mosquée Zitouna en Tunisie.
La grande porte de la mosquée de Paris est ornée de motifs floraux stylisés dans le plus pur style islamique.
La mosquée contient aussi :
- Une salle de prière décorée par plusieurs influences du monde musulman
- Une madrassa (école)
- Une bibliothèque
- Une salle de conférence
- Un restaurant, un salon de thé, hammam et boutiques.
Deuxième Guerre mondiale
Durant la Deuxième Guerre mondiale, et l'occupation de la France par l'Allemagne nazie, la mosquée de Paris sert de lieu de résistance pour les musulmans vivant en France.
Les Algériens du FTP (Francs-tireurs partisans) avaient pour mission de secourir et de protéger les parachutistes britanniques et de leur trouver un abri. Les FTP ont ensuite porté assistance à des familles juives, des familles qu'ils connaissaient, ou à la demande d'amis, en les hébergeant dans la mosquée, en attente que des papiers leur soient apportés pour se rendre en zone libre ou franchir la Méditerranée pour rejoindre le Maghreb.
Le docteur Assouline a comptabilisé 1 600 cartes alimentaires (une par personne) qu'il avait apportées à la mosquée de Paris pour les juifs qui y avaient trouvé refuge[4].
Aujourd'hui
La mosquée de Paris fait office de mosquée mère des mosquées françaises sous la direction du recteur Dalil Boubakeur depuis 1992.
L'ancien roi du Maroc Hassan II a, à maintes reprises, déclaré dans les médias que cette mosquée était un projet principalement marocain étant donné que le terrain fut choisi par son grand-père le sultan Moulay Youssef qui fut un des protagonistes majeurs dans sa réalisation.
Des tensions politiques entre le Maroc et l'Algérie ont poussé les musulmans marocains à construire leur mosquée à Évry
Galerie photos
Le minaret depuis la rue du Puits-de-l'Ermite |
Tourisme
La mosquée est ouverte à la visite touristique toute l'année, outre les salles de sermons des imams, de lecture du Coran, de prières et de médiations réservées aux pratiquants de l'islam.
La mosquée intègre aussi un restaurant respectant les traditions «Aux Portes de l'Orient» de cuisine des pays du Maghreb (tajine, couscous…), salon de thé (thé à la menthe, loukoum, pâtisserie, narguilé, etc. ), hammam (non mixte : ouvert en alternance aux hommes ainsi qu'aux femmes), boutiques d'objets respectant les traditions arabes, ouvert au grand public toute l'année.
Accès
La grande mosquée est alimentée par la station Place Monge de la ligne mais aussi par les lignes de bus RATP 47 67.
Voir aussi
Liens externes
- Le site officiel de la mosquée de Paris
- Le traitement du religieux islamique en métropole, par l'IHTP (CNRS)
- La mosquée de Paris durant la Seconde Guerre mondiale, par El Watan
- Galerie de photos : la Grande Mosquée
Notes, sources et références
- ↑ site Internet de la Grande Mosquée de Paris
- ↑ Maurice Barbier, La laïcité, L'Harmattan, 1995, 311 p. (ISBN 2738430635) , p. 98
- 1935 – 2005. L'hôpital Avicenne : une histoire sans frontières, Dossier pédagogique réalisé par le Musée de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris en collaboration avec le Bureau du Patrimoine du Conseil Général de Seine-Saint-Denis et l'Inspection Académique de Seine-Saint-Denis, pour l'exposition «1935-2005. L'hôpital Avicenne : une histoire sans frontières»
- ↑ El Watan - Des centaines de juifs sauvés de l'extermination nazie
- ↑ site Internet de la Grande Mosquée de Paris
- ↑ Maurice Barbier, La laïcité, L'Harmattan, 1995, 311 p. (ISBN 2738430635) , p. 98
- 1935 – 2005. L'hôpital Avicenne : une histoire sans frontières, Dossier pédagogique réalisé par le Musée de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris en collaboration avec le Bureau du Patrimoine du Conseil Général de Seine-Saint-Denis et l'Inspection Académique de Seine-Saint-Denis, pour l'exposition «1935-2005. L'hôpital Avicenne : une histoire sans frontières»
- ↑ El Watan - Des centaines de juifs sauvés de l'extermination nazie
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